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Terakaft

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"Kel Tamasheq" est le quatrième disque de Terakaft. Il est d'abord un hommage au peuple touareg qui souffre depuis la décolonisation (Kel Tamasheq signifie “Les Touaregs”, ou, pour être tout à fait exact, “Ceux qui parlent le tamasheq”).

Depuis des lustres, les guitaristes du désert ont célébré leur désespoir. C'est le cri de Tinariwen qui a alerté le monde. Diara, leader de Terakaft aujourd'hui, a participé durant vingt ans aux destinées de ce groupe mythique. Puis au virage de l'an 2000, après avoir raté le décollage international de Tinariwen, il décide d'accompagner le jeune Sanou, qui vient de créer son groupe, baptisé Terakaft, ce qui signifie “La Caravane”. .
Terakaft est construit comme un groupe de rock. Peu importe les effets de son, qui ne sont guère abordés par une musique portée par le vent ou la tempête. Trois guitares électriques, dont une basse, sur lesquelles sont plaquées les rythmes d'une calebasse ou d'un djembé. Terakaft est un groupe de rock venu du Sahara et il possède un répertoire très vaste. Leur dernier enregistrement, “Aratan n Azawad”, en avait révélé une partie, avec des morceaux très forts. Car ce répertoire est sans fin.

Terakaft s'est jeté dans la composition de ce quatrième disque, "Kel Tamasheq". Ils l'ont préparé durant l'été 2011 au studio Les Froms à Candé, en Anjou, bénéficiant des conseils réguliers de Jean-Louis Livenais, guitariste du groupe Akeikoi et maître des lieux. Mais l'enregistrement du disque lui-même s'est fait à l'automne, sous la houlette de Justin Adams.

Justin Adams n'est pas un inconnu. Sans parler de son travail avec Les Triaboliques (un trio où officient également Ben Mandelson et Lu Edmonds), iI est aujourd'hui le guitariste du groupe Juju, où l'autre "Ju" est Juldeh Camara, un virtuose du luth monocorde de Gambie. Avant tout cela, Justin Adams était le guitariste du groupe de Robert Plant. Et puis, il est aussi l'un des piliers des premiers Festival au Désert, profitant d'ailleurs de la première édition pour enregistrer, avec l'aide des Lo'Jo, les fameuses “Radio Tisdas Sessions” de Tinariwen. Plus tard, il reviendra produire “Aman iman”, le troisième album de Tinariwen. C'est dire si Justin Adams connait bien l'histoire et les filiations des groupes du désert. Plus qu'un autre peut-être, il sait mettre son talent - et son aura - au service d'un bon projet musical. Il sent dans les guitares touarègues, qu'elles soient de Tinariwen ou de Terakaft, voire d'un autre groupe, la dimension de transe qui irrigue cette musique ; son apport tient particulièrement au son, qu'il traite magnifiquement pendant ses sessions de studio. Avec Justin Adams, le son “anglais” perpétue ses lettres de noblesse, laissant l'impression d'un mix idéal entre la dimension primaire du blues et le potentiel électrique des guitares touarègues. Il sait comment aller jusqu'à la transe et il connaît les recettes pour l'entretenir et la transcender.